Le harcèlement moral au travail est un problème répandu qui touche de nombreux salariés et peut avoir des conséquences graves sur la santé physique et mentale. L’arrêt maladie pour harcèlement moral au travail est une situation complexe, mais néanmoins importante à aborder afin de protéger les victimes et leur permettre de se reconstruire. Cet article a pour objectif d’informer sur les démarches à suivre en cas de harcèlement moral au travail et d’évoquer les différents aspects du droit du travail concernant cette thématique.
Plan de l'article
ToggleL’essentiel à savoir sur le harcèlement moral au travail
Avant de creuser davantage dans le sujet de l’arrêt maladie pour harcèlement moral, il est essentiel de comprendre ce que recouvre cette notion. Le harcèlement moral se définit par des agissements abusifs, répétitifs ou systématiques visant à dégrader les conditions de travail d’un salarié et pouvant alors entraîner des conséquences importantes sur sa santé et son bien-être.
Les comportements constitutifs du harcèlement peuvent prendre différentes formes :
- Insultes, moqueries, humiliations publiques
- Critiques injustifiées envers le travail effectué
- Dénigrement, exclusion ou mise à l’écart
- Surveillance excessive et injustifiée
- Pressions ou menaces répétées
Il est important de noter que le harcèlement moral peut être commis par un supérieur hiérarchique ou par des collègues, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise. Les conséquences pour les salariés victimes peuvent être importantes et engendrer :
- Troubles du sommeil, de la concentration et de la mémoire
- Anxiété, stress chronique, dépression
- Baisse de l’estime de soi et perte de confiance en ses compétences professionnelles
- Risque accru d’accidents du travail et de maladies liées au stress
Le recours à l’arrêt maladie face au harcèlement moral au travail
Dans certaines situations où le harcèlement se fait particulièrement oppressant, la victime peut être contrainte de cesser temporairement son emploi afin de se protéger et de se soigner. L’arrêt maladie pour harcèlement moral consiste alors en une période pendant laquelle le salarié qui rencontre un problème de santé lié au harcèlement s’éloigne ponctuellement de son entreprise.
Obtenir un arrêt maladie pour harcèlement moral : la démarche médicale
La première étape à suivre lorsqu’un salarié souhaite bénéficier d’un arrêt maladie pour harcèlement moral consiste à consulter un médecin. Cela peut être son médecin traitant ou, de préférence, un professionnel de santé spécialisé dans les problématiques liées au monde du travail (médecin du travail, psychologue ou psychiatre).
Le diagnostic et la reconnaissance du harcèlement moral par le médecin sont des éléments clés pour justifier une demande d’arrêt maladie. Le certificat médical délivré par le médecin mentionnera alors que l’état de santé du patient nécessite une interruption temporaire de ses activités professionnelles en raison d’un problème lié au harcèlement moral au travail.
Les droits du salarié en arrêt maladie pour harcèlement moral
Un salarié en arrêt maladie pour harcèlement moral bénéficie des mêmes droits que tous les autres salariés en situation d’incapacité de travail pour raisons de santé :
- Versement des indemnités journalières de sécurité sociale
- Maintien partiel ou total de son salaire selon les dispositions légales et conventionnelles applicables
- Protection contre le licenciement en cas de poursuite engagée pendant l’arrêt maladie (sauf faute grave du salarié)
- Après l’arrêt maladie, éventuelle reprise aménagée du travail si nécessaire (adaptation du poste, temps partiel thérapeutique, etc.)
Ouvrir une procédure juridique en cas de harcèlement moral au travail
En plus d’un arrêt maladie, il est également possible pour un salarié victime de harcèlement moral d’entamer une démarche juridique contre son employeur. Le Code du travail condamne en effet le harcèlement moral et prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement ou à la prise d’acte de la rupture du contrat de travail.
Les différentes étapes de la procédure juridique
- Saisir les instances représentatives du personnel (délégués syndicaux, CHSCT, etc.) dans l’entreprise afin de signaler la situation et bénéficier de leur soutien éventuel
- Faire établir une preuve du harcèlement par écrit : lettre envoyée par le salarié à l’employeur, attestations de collègues témoins, compte-rendus d’entretiens avec les représentants du personnel…
- Saisir le Conseil des Prud’hommes au besoin : cette instance compétente en matière de litiges entre salariés et employeurs pourra se prononcer sur la validité des faits de harcèlement et déterminer les éventuelles indemnisations à verser au salarié victime.
Les risques encourus par l’auteur du harcèlement moral
Le harcèlement moral est considéré comme une faute lourde et peut entraîner pour l’auteur :
- Le licenciement pour faute lourde si l’auteur est salarié
- Des sanctions pénales pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 30 000 euros selon la gravité des faits.
En conclusion, face au harcèlement moral au travail, il ne faut pas hésiter à agir. L’arrêt maladie peut-être une première étape permettant à la personne victime de se protéger et de se soigner avant d’envisager des actions plus ambitieuses comme sanctionner l’auteur du harcèlement ou encore tenter de mettre fin aux agissements grâce aux instances compétentes en entreprise et devant les tribunaux.