Convention pour le climat : « L’exécutif doit prendre ses responsabilités »


Dans une lettre ouverte, les citoyens pour le climat ont interpelé, le 12 octobre, le chef de l’État pour qu’il « renouvelle son soutien », et pour qu’il manifeste à nouveau « son envie ferme » de voir les propositions des 150 tirés au sort aboutir. En cause : « des prises de position » ces dernières semaines des membres de l’exécutif qui « leur apparaissent contradictoires ». Et qui, au final, « renforcent le trouble ».
Emmanuel Macron avait promis qu’il adopterait « sans filtre » toutes les propositions de la Convention, excepté « trois jokers ». Or, d’autres idées des 150 ont semblé avoir été écartées au fur et à mesure. Il y a d’abord eu le moratoire à propos de la 5G, demandé par les citoyens, que le gouvernement n’a pas retenu. En outre, Bruno Le Maire s’est prononcé contre la baisse de la TVA sur les tickets de trains, souhaitée par les citoyens ou, encore, contre la limitation de la publicité de certains produits polluants, comme les SUV. Et dernièrement, Emmanuel Macron, suivi par la ministre de l’Écologie Barbara Pompili, a déclaré qu’il pensait sans doute utile de « prendre un peu plus de temps » que prévu pour mettre en place les mesures chères aux citoyens. Et ce, en raison de la crise sanitaire.
« Certains citoyens sont peu rassurés »
Après la missive, le président de la République a voulu néanmoins rassuré les 150, en réaffirmant sa volonté de respecter ses engagements. À savoir la mise en œuvre des propositions par voie réglementaire ou législative. Pour se justifier, il a affirmé qu’ « une trentaine » des recommandations ont été d’ores et déjà instaurées ou sont en cours de mise en place.
« Avec toutes ces petites phrases (notamment celle sur les Amish, ndlr), parmi les citoyens, les avis divergent, explique Mélanie B. interrogée par MOUVEMENT UP. « Certains sont peu rassurés, d’autres en colère, d’autres, encore, gardent bon espoir », selon la participante à la Convention citoyenne pour le climat, aujourd’hui dans le bureau de l’association des 150. De son côté, elle se montre plutôt « vigilante » dans l’attente du texte de la loi climat, censé traduire une grande partie des propositions citoyennes. Et qui devrait pouvoir être débattu à partir de novembre prochain à l’Assemblée.
« Il faut absolument qu’on construise cette société plus résiliente »
Malgré sa vigilance, Mélanie B. souhaite rester positive : « Je veux bien voir le verre à moitié plein, que ça se fasse petit à petit. Je préfère personnellement qu’on avance sur certains points, plutôt que l’on ne fasse rien… » De toute façon, pour elle, il n’y a pas le choix : « Il faut absolument qu’on construise cette société plus résiliente. »
Quand le texte de loi sera connu, les 150 se réuniront une dernière fois, lors d’une session 8, à la fin de l’année. But de l’opération : apporter « la réponse à la réponse ». « On a fait notre travail, et on jugera sur pièce le texte. Mais une chose est sûre : l’exécutif doit prendre ses responsabilités. »
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